Clamart - "Pourquoi j'ai généralisé le Double Sens Cyclable"
Date: 2 janvier 2018 08:26
Interview de 2010 du Maire de Clamart d'alors (Philippe Kaltenbach, PS) paru dans Vélocité, revue de la Fédération des Usagers de la Bicyclette (FUB). FARàVélo a ajouté deux images.
Deux communes des Hauts-de-Seine, Sceaux et Clamart, ont reçu le Guidon d’or 2010 pour avoir généralisé les doubles sens cyclables (DSC) à l’ensemble de leur voirie communale à sens unique. Toutes deux avaient, quelques années auparavant, mis en zone 30 la totalité de leur voirie.
Comme à Sceaux (lire cette fiche FUB), Clamart a fait des choix radicaux : une mise en place rapide, des aménagements et une signalisation minimum, mais une communication forte.
Philippe Kaltenbach, maire (PS) de Clamart, explique ces choix et sa conception d’une politique vélo.
Question : Qu’est-ce qui vous a poussé à généraliser les DSC, sans faire d’exception ?
Philippe Kaltenbach : Cela fait des années qu’on fait des doubles sens à Clamart. On a commencé en 2005, dans le quartier de la Plaine, et ces essais ont fonctionné sans difficultés. Le fait que d’autres pays aient déjà mis en place ce système a été déterminant : on n’est pas plus bêtes que les Belges… Puis est sorti le texte imposant de généraliser les doubles sens. On s’est alors dit qu’il valait mieux anticiper, et que le système ne serait pas crédible si l’on commençait à se dire : « Oui pour cette rue, non pour celle-là… » . Les DSC reposent sur l’idée que l’automobiliste doit faire attention. Autant qu’il n’ait pas à se poser la question de savoir s’il est dans une rue concernée.
Je savais que ce serait facile. Et je ne suis pas inquiet. Il n’y a pas eu d’accident, même bénin. Si c’était le cas, je le saurais car on m’aurait accusé d’être responsable ! Bien sûr, on ne sait jamais…. Le risque zéro n’existera pas tant que les voitures ne respecteront pas la règle. Mais les zones 30 aménagées dans toute la ville, avec des chicanes, des ralentisseurs et des rétrécissements, contribuent à ralentir la circulation.
C’est un travail dans la durée. Les DSC sont l’aboutissement des actions menées pour modérer les vitesses et encourager le vélo.
La ville a également fait un choix radical pour les aménagements et la signalisation. C’était votre position ?
Le seul débat était de savoir si on faisait en deux temps ou tout d’un coup, comme je le souhaitais. D’ailleurs, dans la tête des gens, ça s’est fait d’un coup… S’il avait fallu regarder les aménagements et la signalisation rue par rue, cela aurait été plus lourd et plus long. Des panneaux, on peut toujours en mettre plus. Mais cela n’empêchera pas les automobilistes de tirer la tête ! La vraie communication, c’est le fait que les voitures se retrouvent face à face avec des vélos…
Les usagers demandent un renforcement du marquage au sol et de la signalisation, aux intersections et dans les virages. Que répondez-vous ?
Si on me démontre de façon argumentée qu’il y a des points délicats, oui. Mais il n’est pas question de faire de marquage systématique. Les aménagements pour casser la vitesse sont beaucoup plus utiles. D’ailleurs, ce qu’on nous reproche plutôt, c’est le fait de en pas pouvoir se croiser dans les rues étroites. L’automobiliste n’aime pas être surpris.
Paris procède autrement, mais on ne peut pas comparer Clamart et Paris ! Globalement, les zones 30 ici sont en secteur pavillonnaire, avec un faible trafic de desserte locale.
Je le répète : si vous avez des zones 30 bien « serrées » et une bonne communication sur les DSC, le risque est très très réduit. D’autant que le vélo se développe auprès d’un public qui fait attention, dans son comportement.
La ville a beaucoup communiqué, avec la Une du journal municipal et de nombreux tracts. Les usagers demandent aussi des panneaux aux entrées de ville. Vous y êtes favorable ?
Cela, oui, il faut le faire. De même qu’il faudra que le journal municipal revienne sur le sujet.
La généralisation des DSC a-t-elle un impact sur la pratique du vélo ?
Elle facilite déjà la vie des cyclistes actuels. Sinon, j’observe qu’il y a de plus en plus de gens à vélo, mais c’est difficile à évaluer. De même qu’il est malaisé de mesurer l’impact de telle ou telle mesure. Chaque avancée contribue à la dynamique.
C’est un travail dans la durée. Les DSC sont l’aboutissement des actions menées pour modérer les vitesses et encourager le vélo.
La ville a également fait un choix radical pour les aménagements et la signalisation. C’était votre position ?
Le seul débat était de savoir si on faisait en deux temps ou tout d’un coup, comme je le souhaitais. D’ailleurs, dans la tête des gens, ça s’est fait d’un coup… S’il avait fallu regarder les aménagements et la signalisation rue par rue, cela aurait été plus lourd et plus long. Des panneaux, on peut toujours en mettre plus. Mais cela n’empêchera pas les automobilistes de tirer la tête ! La vraie communication, c’est le fait que les voitures se retrouvent face à face avec des vélos…
Les usagers demandent un renforcement du marquage au sol et de la signalisation, aux intersections et dans les virages. Que répondez-vous ?
Si on me démontre de façon argumentée qu’il y a des points délicats, oui. Mais il n’est pas question de faire de marquage systématique. Les aménagements pour casser la vitesse sont beaucoup plus utiles. D’ailleurs, ce qu’on nous reproche plutôt, c’est le fait de en pas pouvoir se croiser dans les rues étroites. L’automobiliste n’aime pas être surpris.
Paris procède autrement, mais on ne peut pas comparer Clamart et Paris ! Globalement, les zones 30 ici sont en secteur pavillonnaire, avec un faible trafic de desserte locale.
Je le répète : si vous avez des zones 30 bien « serrées » et une bonne communication sur les DSC, le risque est très très réduit. D’autant que le vélo se développe auprès d’un public qui fait attention, dans son comportement.
La ville a beaucoup communiqué, avec la Une du journal municipal et de nombreux tracts. Les usagers demandent aussi des panneaux aux entrées de ville. Vous y êtes favorable ?
Cela, oui, il faut le faire. De même qu’il faudra que le journal municipal revienne sur le sujet.
La généralisation des DSC a-t-elle un impact sur la pratique du vélo ?
Elle facilite déjà la vie des cyclistes actuels. Sinon, j’observe qu’il y a de plus en plus de gens à vélo, mais c’est difficile à évaluer. De même qu’il est malaisé de mesurer l’impact de telle ou telle mesure. Chaque avancée contribue à la dynamique.