Baromètre vélo 2019 : où en sommes-nous à Fontenay-aux-Roses ?

Auteur: FARàVélo

Date: 12 mars 2020 21:53

 

Le baromètre 2019 des villes cyclables, deuxième édition de l’enquête nationale « Parlons Vélo » organisée par la Fédération des Usagers de la Bicyclette, permet de mesurer le ressenti des citoyens souhaitant se déplacer à vélo. Il donne des éléments chiffrés sur la cyclabilité de 760 villes françaises. Les résultats pour la ville de Fontenay-aux-Roses confirment sans ambiguïté la nécessité pour les candidats aux élections municipales de s’emparer du sujet vélo. 

 

En deux ans, la situation ne s'est guère améliorée

La ville de Fontenay-aux-Roses obtient la note de 2,79 sur 6 (note E sur une échelle de G à A+) soit un climat « plutôt défavorable ». On note une légère amélioration par rapport aux résultats du baromètre 2017, où la ville avait obtenu le score de 2,66, mais les « points noirs » et « tronçons à améliorer » sont toujours les mêmes. La question sur l’amélioration ou la dégradation de la situation depuis deux ans ne montre pas d’évolution notable: plus de la moitié des répondants indique que la situation n’a pas changé. 

 

Les différents aspets de la cyclabilité de la ville notées par les répondants.
Les différents aspets de la cyclabilité de la ville notées par les répondants.

 

Par rapport aux villes du territoire Vallée Sud Grand Paris, Fontenay-aux-Roses se situe nettement derrière Sceaux dont le climat est jugé favorable au vélo, mais sensiblement au même niveau que Malakoff, Antony ou Bourg La Reine. Clamart, le Plessis Robinson ou Montrouge sont moins bien jugées ( « défavorable »), tandis que Châtillon et Châtenay-Malabry sont en queue du classement avec un climat « très défavorable ».

 

Quelques avancées soulignées par les répondants 

La source de progrès constatée le plus souvent concerne la question  « Louer un vélo pour quelques heures ou pour plusieurs mois est facile ». Cette appréciation positive s’explique par la mise en place des 3 premières stations Vélib’ à Fontenay-aux-Roses et par l’offre de location de vélo électrique Veligo Location portée par Île-de-France Mobilités. 

On observe également une légère progression sur les «efforts faits par la ville en faveur du vélo ». Les commentaires libres soulignent que c’est beaucoup sous l’impulsion de l’association FARàVélo plutôt qu’à l’initiative de l’équipe municipale. 

 

Des reculs regrettables

Une dégradation notable constatée par les répondants concerne la question « Selon moi, le stationnement des véhicules motorisés (voitures, camions, motos...) sur les itinéraires cyclables est rare ». Cette question obtient nettement moins de points qu’en 2017, ce qui veut dire qu’il y a de plus en plus d’incivilités de stationnement des véhicules motorisés. 

 

Une voiture bloquant la piste cyclable avenue Jean Moulin, mettant en danger les cyclistes qui doivent se déporter d'urgence.
Une voiture bloquant la piste cyclable avenue Jean Moulin, mettant en danger les cyclistes qui doivent se déporter d'urgence.

 

La question « Pour les enfants et les personnes âgées, circuler à vélo dans ma ville est sûr » met également en évidence une dégradation de la situation ressentie pour les personnes les plus vulnérables, ce constat étant confirmé par plusieurs commentaires.  

On note également une dégradation sur la question « Trouver un stationnement vélo adapté à mon besoin (durée, sécurité...) est facile », malgré l’installation par la ville d’arceaux à vélos à plusieurs endroits à l’occasion des rénovations de voirie. L’analyse des commentaires indique trois élements : (i) il y a principalement un problème de sur-utilisation de ces arceaux par les 2 roues motorisées, (ii) il manque toujours une solution de stationnement sécurisé à la gare RER, et (iii) le manque ressenti du stationnement vélo se situe surtout au niveau des établissements scolaires. 

De nombreux commentaires regrettent enfin des « occasions manquées » d’aménagements cyclables lors des rénovations de rues réalisées ces dernières années, par exemple la rue Boucicaut devant la Place de l’Eglise ainsi qu’au niveau de la Mairie, ou la place de La Cavée. Ainsi commente un répondant : « aucune création de bande cyclable hormis peindre sur la chaussée des petits bonshommes à vélo ce qui n’est évidemment pas une solution sûre ». Ce sont en effet des endroits où le volume de circulation motorisée impose un aménagement séparé pour la sécurité des vélos. Le partage de la chaussée ne peut s’envisager que s’il y a à la fois peu de trafic motorisé et une vitesse faible. 

 

Bilan des points noirs et tronçons à améliorer

La nouveauté du baromètre 2019 : un module cartographique qui permettait à chaque répondant.e d’indiquer les trois endroits les plus inconfortables à vélo dans sa pratique personnelle (« points noirs ») et les « axes prioritaires », à aménager au plus vite. 

Sans surprise, on retrouve comme en 2017 :  

  • les grands axes, et notamment l’axe Antoine Petit/avenue Dolivet (RD63) et l’avenue Lombart ;
  • la rue Boucicaut que les personnes à vélo souhaitent pouvoir emprunter dans les deux sens en sécurité ; et
  • les carrefours :  carrefour Dolivet/Boucicaut, carrefour de la Cavée, carrefour Lombart/Boucicaut au niveau de la médiathèque, place Carnot et plusieurs autres carrefours.

Plusieurs rues de la ville font également l’objet de demandes d’aménagement pour sécuriser le vélo : la rue d’Estienne d’Orves (qui dessert le collège) ou l’avenue du Général Leclerc. 

Les commentaires indiquent clairement que beaucoup de cyclistes ne peuvent pas emprunter ces axes, car ils ont trop peur des voitures :

  • "Des pistes cyclables vraiment séparées des voiture (…) c'est l'unique solution pour aller à vélo avec des enfants, (...) un enfant zigzague beaucoup et risque de se faire percuter par une voiture" ;
  • "Routes départementales sans protection pour les vélos : cyclistes frôlés!" ; et
  • "Aux heures de pointe j'ai la peur au ventre car j'ai déjà été agressé par un automobiliste et un cyclomotoriste parce que selon eux je n'étais pas à ma place sur un espace qu'ils considèrent comme le leur".

 

Ressenti global sur la situation en 2019 pour le vélo à Fontenay-aux-Roses 

Les principaux points positifs pour le vélo sont : 

  • La présence de la Coulée Verte à Fontenay-aux-Roses, même si les commentaires soulignent que c’est plutôt un axe de balade plutôt que de trajet vélo/travail ; 
  • La possibilité de rouler en sécurité dans les petites rues résidentielles ; et
  • L’absence globale de conflits vélos/piétons. Sur ce dernier point, des conflits sont néanmoins observés sur la Coulée Verte ainsi que dans les rues avec double-sens cyclable mal aménagées. 

Les points à améliorer, en plus des aménagements cités sur la cartographie ci-dessus, sont la continuité des itinéraires cyclables, dans la ville et avec les villes voisines, ainsi que l’entretien et le respect par les véhicules motorisés des aménagements cyclables existants. Les cyclistes expérimentés attendent également la généralisation des « Cédez-le-Passage-au Feu » à tous les carrefours, ainsi que le marquage explicite des Double-Sens Cyclables dans les rues à sens unique. 

A quelques jours des élections municipales, il est plus que temps de « parler vélo » et de préparer l’adoption d’un Plan Vélo ambitieux pour la ville de Fontenay-aux-Roses ainsi qu’un Plan Vélo tout aussi ambitieux pour le territoire. 

 

Lien vers le dossier de presse national du baromètre vélo 2019 : https://www.fub.fr/sites/fub/files/fub/Communiques/dossier_de_presse_barometre_bd_11-02-2020.pdf.