Experts vélo néerlandais invités à Montreuil

Auteur: Stein van Oosteren

Date: 19 janvier 2019 23:34

 

 


Comment les Hollandais auraient-ils dessiné les rues de votre ville pour les rendre cyclables? Pour le savoir, la Maire Adjointe Catherine Pilon de Montreuil (93) a invité des experts néerlandais pour mesurer et augmenter le potentiel cyclable de la ville. Une rencontre particulièrement riche, organisée avec l'Ambassade du Vélo des Pays-Bas (Dutch Cycling Embassy) sous l'égide du Directeur de l'Espace Public et de la Mobilité, Medy Sejai.

 

 

 

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La Mairie de Montreuil où la rencontre s'est déroulée sur trois jours.


Sentir l'ambiance
Montreuil venait d'adopter un Plan Vélo particulièrement ambitieux. Pour accompagner sa mise en œuvre, les experts néerlandais ont d'abord effectué un tour à vélo dans la ville avec les participants: des chargés de mission vélo de Montreuil et de Bagnolet, du département, de la région et du territoire. Objectif: "sentir" l'ambiance.

Le groupe s'arrête dans une rue résidentielle limitée à 30 km/h. Les participants discutent de leur ressenti: la rue n'est pas si calme que ça finalement. Une rue plus loin: pourquoi des lampadaires si hauts alors qu'on aimerait plutôt avoir une ambiance piétonne, moins autoroutière?

 

 

 

 

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Le carrefour devant la Mairie: le mélange des vélos et des bus n'est pas une recette efficace pour encourager des débutants à se mettre en selle.

 

 


Penser l'an 2040
De retour à la Mairie: comment transformer la ville? Bas Govers de la société Goudappel Coffeng propose de penser Montreuil en 2040: "ce n'est pas grave que ce soit loin, il faut quand même garder l'objectif en tête". Pour visualiser 2040, les participants anticipent d'abord les transformations déjà prévues, notamment le prolongement d'une ligne de métro et de l'arrivée d'une nouvelle ligne de tramway. "Certains quartiers n'auront donc plus besoin de la même capacité automobile qu'aujourd'hui" note Govers.

 

 

 

 

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Bas Govers explique son analyse d'un carrefour complexe.

 

 

 

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Medy Sejai commente les propositions faites par Bas Govers (gauche) et Stefan Bendiks (2ième gauche).

 


Zones A, B et C
Au lieu de commencer par telle rue ou tel carrefour, les experts analysent d'abord la ville dans sa globalité. Surpris par le nombre de routes départementales qui traversent la ville partout, Govers propose d'identifier des "zones A" (centre-ville apaisé et commerçant), des "zones B" (voies d'accès) et des "zones C" (périphérique, grands axes). Pour faire émerger une zone A agréable à vivre, on peut déjà commencer par des équipements légers pour les piétons et les vélos, et supprimer le transit motorisé plus tard".

 

 

 

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Les trois ambiances décrites par Bas Govers.


Des carrefours de sécurité à la néerlandaise
Une fois la philosophie globale de la ville établie, les participants étudient quelques rues et carrefours. Coachés par les experts, les participants prennent des feutres et appliquent avec enthousiasme les principes fraîchement acquis du manuel d'urbanisme cyclable néerlandais. En dessinant, ils revoient certains carrefours "à la néerlandaise" pour les sécuriser davantage pour les cyclistes. Comme ce carrefour "intimidant" que les participants ont d'abord apaisé en le simplifiant :

 

 

 

 

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Photo: Dutch Cycling Embassy.

 


Ensuite, pour guider et protéger les cyclistes des voitures, Govers et Stefan Bendiks (de la société Artgineering) proposent d'équiper le carrefour de ces îlots typiques des carrefours néerlandais:

 

 

 

 

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La Mairie de Montreuil où la rencontre s'est déroulée sur trois jours.


Soirée-débat: Why we cycle
Pour impliquer les habitants dans sa démarche, Montreuil a organisé une soirée-débat avec les experts Govers et  Bendiks autour du documentaire néerlandais Why we cycle (Pourquoi le vélo). Accueillis quasiment comme "des stars du vélo", Bendiks et Govers répondent aux nombreuses questions du public, qui veut savoir comment les Néerlandais ont réussi à rendre leur pays cyclable.

 

 

 

 

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Stefan Bendiks répond à une question du public.

 


Devant une salle bondée de 250 personnes, Bendiks explique que son travail dépasse le vélo: "Nous ne faisons pas ça pour le vélo, mais pour la ville et pour les gens qui y vivent. Tout le monde veut une ville agréable". Un specateur demande comment convaincre un gouvernement libéral de développer le vélo. Bendiks répond: "au contraire, c'est le gouvernement libéral des Pays-Bas qui investit beaucoup dans le vélo pour résoudre les bouchons justement". C'est grâce aux vélos que Waze a classé les Pays-Bas comme le pays le plus agréable à conduire au monde, explique-t-il. Si chaque cycliste aux Pays-Bas prenait le volant, ce serait l'embouteillage définitif.

Les scooters
Le public interroge les experts sur la réponse néerlandaise au fléau des scooters dans la ville. Bendiks pense que c'est "un problème qui va se régler assez vite car c'est une espèce en voie d'extinction. C'est tellement irrationnel et inintéressant de faire rouler des moteurs thermiques qui sont plus polluants qu'un camion!". Pour Bendiks, le vrai défi aux Pays-Bas, ce seront les nouveaux engins de déplacement personnels électriques qui satureront les pistes cyclables déjà encombrées. Un problème de luxe que la France aura largement le temps d'anticiper.

 

 

 

 

 

 

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Salle comble de la Marbrerie à Montreuil.


Pour visionner le débat: ici.
Projeter le film Why we cycle chez vous: ici.
Organiser une échange d'expertise avec la Dutch Cycling Embassy: contactez la Conseillère Transport et Mobilité à l'Ambassade des Pays-Bas, Mme Marjo van Amerongen, marjo-van.amerongen@minbuza.nl