Pourquoi exagère-t-on la dangerosité du vélo ?
Date: 12 août 2018 21:51
Par Stein van Oosteren
La peur de l’accident est l’obstacle principal qui empêche les citoyens de se déplacer à vélo. Ce qui frappe, est l'exagération de la dangerosité du vélo. Quelques exemples.
A Paris le danger à vélo est sur toutes les lèvres. Alors qu'il est cinq fois plus dangereux d'y conduire un deux-roues motorisé:
Selon une autre étude, un conducteur de deux-roues motorisé est exposé à un danger 42,2 fois plus élevé (!) qu'en voiture. Pourtant ce risque est soit minimisé, soit absent du débat.
Pourquoi? Parce que nous avons psychologiquement besoin de justifier nos habitudes, aussi déraisonnables soient-elles. Par exemple notre habitude de laisser notre jeunesse prendre le guidon d'un deux-roues motorisé si dangereux dès 14 ans. C'est un choix déraisonnable, ce qui explique pourquoi chez nos voisins européens un enfant ne peut conduire un deux-roues motorisé qu'à partir de 16 ans. Mais comme il est difficile de changer une habitude, nous préférons en cacher le risque et pointer plutôt le « grand danger » que pose le vélo pour le cycliste et pour les autres usagers. A la grande joie du lobby des scooters....
Trois autres exemples de ce que cache l'exagération du danger à vélo:
1. L'usage inapproprié de la voiture
Deux tiers des 41 millions déplacements quotidiens des Franciliens sont inférieurs à 3.000 mètres. Cette distance se parcourt à vélo en très peu de temps, soit 12 minutes au maximum. Pour justifier notre choix déraisonnable de prendre quand même la voiture (un mode de déplacement polluant, plus cher et moins rapide que le vélo en ville), on se convainc que le vélo n’est pas une option « car trop dangereux ».
2. Le danger oublié de la voiture
Chaque année, environ 2.000 personnes décèdent en voiture. Pourtant aucun automobiliste n’en conclura qu’il est trop dangereux de prendre la voiture. Nous préférons garder et donc justifier l’habitude de prendre la voiture pour le moindre déplacement et d’en oublier le danger et le coût disproportionné de 6.000€ par an en moyenne. C'est plus facile que changer d'habitude....
3. "Je vous emmène?"
Il arrive régulièrement qu’un(e) automobiliste dise à un(e) cycliste « Vous ne voulez pas que je vous emmène en voiture ?». L’automobiliste présente ainsi le vélo comme un moyen de transport inapproprié pour cacher qu’il utilise lui-même un moyen de transport inutilement cher, polluant et encombrant. Pour justifier son habitude, l’automobiliste préfère penser que faire du vélo est dangereux et fatigant. Il oublie qu’en vacances il fait sans problème 5 ou 10 kilomètres à vélo et que c'est même agréable.
Conclusion
Lorsqu'un(e) personne vous dit qu'elle rentre à la maison à vélo, ne lui dites pas qu'elle est courageuse. Elle ne fait qu'utiliser un mode de déplacement pratique et approprié pour la distance qu'elle doit parcourir. Vous en êtes capable aussi. Pas besoin de vous voiler la face avec des idées reçues pour entretenir un mode de vie dangereux, bien plus dangereux que le vélo.
La peur de l’accident est l’obstacle principal qui empêche les citoyens de se déplacer à vélo. Ce qui frappe, est l'exagération de la dangerosité du vélo. Quelques exemples.
A Paris le danger à vélo est sur toutes les lèvres. Alors qu'il est cinq fois plus dangereux d'y conduire un deux-roues motorisé:
Selon une autre étude, un conducteur de deux-roues motorisé est exposé à un danger 42,2 fois plus élevé (!) qu'en voiture. Pourtant ce risque est soit minimisé, soit absent du débat.
Pourquoi? Parce que nous avons psychologiquement besoin de justifier nos habitudes, aussi déraisonnables soient-elles. Par exemple notre habitude de laisser notre jeunesse prendre le guidon d'un deux-roues motorisé si dangereux dès 14 ans. C'est un choix déraisonnable, ce qui explique pourquoi chez nos voisins européens un enfant ne peut conduire un deux-roues motorisé qu'à partir de 16 ans. Mais comme il est difficile de changer une habitude, nous préférons en cacher le risque et pointer plutôt le « grand danger » que pose le vélo pour le cycliste et pour les autres usagers. A la grande joie du lobby des scooters....
Trois autres exemples de ce que cache l'exagération du danger à vélo:
1. L'usage inapproprié de la voiture
Deux tiers des 41 millions déplacements quotidiens des Franciliens sont inférieurs à 3.000 mètres. Cette distance se parcourt à vélo en très peu de temps, soit 12 minutes au maximum. Pour justifier notre choix déraisonnable de prendre quand même la voiture (un mode de déplacement polluant, plus cher et moins rapide que le vélo en ville), on se convainc que le vélo n’est pas une option « car trop dangereux ».
2. Le danger oublié de la voiture
Chaque année, environ 2.000 personnes décèdent en voiture. Pourtant aucun automobiliste n’en conclura qu’il est trop dangereux de prendre la voiture. Nous préférons garder et donc justifier l’habitude de prendre la voiture pour le moindre déplacement et d’en oublier le danger et le coût disproportionné de 6.000€ par an en moyenne. C'est plus facile que changer d'habitude....
3. "Je vous emmène?"
Il arrive régulièrement qu’un(e) automobiliste dise à un(e) cycliste « Vous ne voulez pas que je vous emmène en voiture ?». L’automobiliste présente ainsi le vélo comme un moyen de transport inapproprié pour cacher qu’il utilise lui-même un moyen de transport inutilement cher, polluant et encombrant. Pour justifier son habitude, l’automobiliste préfère penser que faire du vélo est dangereux et fatigant. Il oublie qu’en vacances il fait sans problème 5 ou 10 kilomètres à vélo et que c'est même agréable.
Conclusion
Lorsqu'un(e) personne vous dit qu'elle rentre à la maison à vélo, ne lui dites pas qu'elle est courageuse. Elle ne fait qu'utiliser un mode de déplacement pratique et approprié pour la distance qu'elle doit parcourir. Vous en êtes capable aussi. Pas besoin de vous voiler la face avec des idées reçues pour entretenir un mode de vie dangereux, bien plus dangereux que le vélo.